Je relis les lignes de mon précédent post.
Je reconnais mon optimisme aliéné, envers et contre tout, qui me fait souvent nager dans des eaux illusoires, voire croupissantes au fil du temps.
J'avais oublié que je ne sais pas très bien nager.
Qu'il faut de la volonté pour s'immerger totalement.
Que ma tendance naturelle c'est de faire la planche. Ou de me laisser flotter la face dans l'eau jusqu'à ne plus respirer.
Puis dans un sursaut j'ai attrapé un poisson. J'ai dû plonger dans le fond pour qu'il vienne jusqu'à moi. Nous avons joué un moment ensemble, dans le rôle et l'illusion, en pleine conscience de notre absurdité. Il a choisi de plonger plus profond encore. Parenthèse.
Bref.
Petite remise en cause, il y a un peu trop d'algues et de têtards autour de moi, il faudrait peut-être me remettre à nager ?
Et atteindre le nénuphar...

Voilà trois semaines que je suis entrée dans le statut officiel d' "étudiante".

Niveau études, pas vraiment de changements, (mis à part le volume horaire de travail et la densité d'élèves au m² dans une salle de classe) puisque je reste dans un lycée ; Rassurée je m'aperçois que pour l'instant je ne regrette pas d'avoir intégré cette prépa BCPST : les cours de bio sont enrichissants au possible (Parmi le Vivant, nous sommes en fait de très proches parents des Eponges, et oui certains s'en étaient aperçus...), les cours de maths se font à la vitesse grand V, ce qui n'empêche pas le prof de saupoudrer ça et là ses blagues salaces. Mais surtout une super ambiance, très loin des clichés "l'ambiance des prépas c'est l'enfer", "compétitivité"... Et j'ai la conviction que je peux tenir jusqu'au bout, que je ne m'arrêterai pas là, que j'irai jusqu'au bout de moi-même et achèverai ces deux années par un minimum de réussite. Une conviction que je ne garantis pas inébranlable cependant. Rendez-vous dans quelques mois pour la suite...

J'ai maintenant mon petit "chez moi", avec mes pots de menthe sauvage, mon iris et mes quatre pensées qui pointent leur nez à chacune de mes allées et venues (si si, je les ai vues pivoter sur leur tige), ma cuisine éclairée par ma lampe de chevet (ambiance très intime le soir), mes légumes tout frais du marché qui attendent chaque soir leur décapitation (et autres sévices). Est-ce que la voisine du dessus entend ma musique (accessoirement ma voix) ? Moi chaque soir j'invite PJ Harvey, Sonic Youth, Iggy et bien d'autres pour des soirées trèès conviviales. Autant vous dire que je n'ai pas vraiment le temps de m'ennuyer. Mon petit regret : à peine la tête posée sur l'oreiller que je m'endors déjà. Même pas le temps de bouquiner un peu. Shelley, Gogol et Lewis Caroll attendront, tant pis.

Je commence à repérer quelques têtes familières parmi le habitants de mon quartier, parmi les runners du Parc.
J'aime cette impression de liberté. Sortir à tout temps, à tout heure, pour aller courir. Je crois que je vais avoir besoin de courir de plus en plus souvent, de plus en plus longtemps, pour évacuer le trop plein de travail, le trop plein d'immobilisme sur une chaise pendant 8h.

Pour l'instant, j'apprends à vivre en face à face avec moi-même et ça me plait.

(15/09, 22h25)

C'était il y a une semaine. Vendredi 7 sept. 07, minuit moins une. Deux Lucky Strike, dessiner le balcon de mon voisin d'en face durant une heure m'ont été nécessaires pour recouvrer un état émotionnel à peu près stable. 4 luni, 3 saptamani si 2 zile...

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(22/09, 01h28)

Edit : Le texte précédent est la longueur maximale que vous pouvez poster si utilisez un portable avec accès sur le net.
Oui, c'est très frustrant.
Par conséquent je développe (un peu) maintenant que j'en ai la possibilité :

4 mois, 3 semaines et 2 jours.
Au delà de son prix à Cannes, des polémiques qu'il suscite, du jury de l'Education Nationale...
Nécessité absolue d'aller le voir. Même si tu es brisé pour les jours à venir. Même si l'angoisse te serre la gorge au point que tu te sens défaillir là, dans le siège rouge et moëlleux de la salle de ciné. Et c'est d'une voix chevrotante et incertaine que tu exprimeras tes impressions à ton voisin à la fin du film.
Ou bien serais-je hyper sensible ? Facilement impressionnable ? Madeleine vivante ?
J'ai immédiatement pensé qu'il fallait être soit endormi soit décérébré pour ne pas être ému par 4 mois, 3 semaines et
2 jours.
Je compte sur vous pour infirmer/corriger cette impression...

Alors : Allez voir ce film !

...

[Commentaires bienvenus...]

Une merveille que je (re)découvre. Je suis si contente de pouvoir le feuilleter encore et encore. D'ailleurs je me demande pourquoi j'ai attendu si longtemps avant de l'acheter.
Je pense que la couverture folio a été particulièrement bien choisie. Cette petite, c'est Caddy, qui déjà s'éloigne, se retranche loin des regards inquisiteurs, se replie sur elle-même et sa souffrance, quitte à s'écorcher les mains sur le fil barbelé.
Cette photographie m'intrigue : "Photo Dorothea Lange Library of Congress, Washington" indique la 4ème de couverture.
Ici on trouve la gallerie des photographies (libres de droit) de D.Lange lors de sa mission pour la FSA (Farm Security Administration) à partir de 1935, au cours de laquelle elle était chargée de rendre compte de la situation désastreuse après la crise économique de 29-30.

Vraiment beau. Vraiment simple. Ca me rappelle les photos d'Edward Curtis.

Donc, pour mon oral d'anglais, j'ai choisi de parler de The Sound and The Fury. Je suis contente d'avoir fait ce choix mais en même temps mal à l'aise. Comment décrire ce que l'on ressent à la lecture de Faulkner, ce défilement de pensées et d'émotions, cette impression de s'immiscer dans la vie des personnages ? a fortiori, comment dire tout ça en anglais ? ;p

Dans la partie "littérature, musique, cinéma" de ma liste j'ai également placé The Velvet Underground. Si je passe sur ça, je compte faire une petite impro vocale : "Shiiny shiiiny, shiiny boots of leather..." ça plaira très certainement au jury.

Et je me suis finalement décidée pour Le Tombeau des Lucioles (Grave of the Fireflies - Hotaru no haka) d'Isao Takahata (studio Ghibli bien sûr). Je l'ai vu pour la première fois à la télé sur Arte (ahh, mais que deviendrions-nous sans Arte !?) et du haut de mes huit ou neuf ans, j'ai été passablement choquée, comme on peut l'imaginer. Un film qui te transforme en grosse madeleine larmoyante à coup sûr.

J'avais d'abord pensé parler d' Eraserhead de Lynch. Et non ce n'est pas le film le plus abordable pour un oral d'examen. Non non je n'aime pas du tout me compliquer la vie ^^. Mais quel film génial ! Cependant je n'ai pas le dvd chez moi et il m'a semblé que deux ou trois visionnages serait peut être nécessaire pour tenter quoi que ce soit sur le sujet... En plus, avec The Velvet et Faulkner, il m'a semblé que la sauce était suffisamment corsée...

Mais ne basons pas trop d'espoirs là-dessus, je peux tout aussi bien être interrogée sur des thèmes que l'on a étudiés en cours, en l'occurence le festival de Woodstock et la passion que porte le peuple américain aux fusils, mitrailleuses, AKA 47, etc etc...

A propos j'ai enfin vu Elephant, je suis scotchée. Comme après avoir vu Last Days.
On m'a dit : "wow moi je me suis trop emmerdé(e), Elephant j'ai vu jusqu'au bout mais Last Days je suis parti(e) avant, attend le mec tu le vois regarder la télé pendant 10 minutes sur son canapé, mais ça n'a auncun intérêt, wé trop blasé etc etc..." Hmmm. Mouais. Les avis diifèrent.
Moi j'ai trouvé ça sublime.
Je vais pouvoir le caser dans le sujet "Guns in the USA" si jamais je suis interrogée sur ça^^

Sur ma liste doivent également figurer deux exposés faits en classe.
J'ai choisi "Agent Orange in the Vietnam War and its consequences" (le mien) et celui de C******, la liberté de la presse en Russie et la mort d'Anna Politkovs. Je vais pouvoir disserter sur la nocivité de la dioxine TCDD, les méfaits de la firme Monsanto, les malformations congénitales, et l'assassinat systématique des journalistes russes qui se mouillent un peu trop.

Un grand programme en perspective !

[Un peu ambitieux peut être, parce que je passe dans 15 jours et qu'il me reste beaucoup beaucoup plus que la moitié des sujets à préparer...
soyons optimistes, on va y arriver]

C'est si bon de courir. Continuer, encore et encore, oublier le temps qui passe, oublier son souffle, oublier son coeur, et regarder droit devant soi, l'esprit dans le néant. On oublie qu'on pense. Désormais seul compte l'enchaînement des foulées, qui amène plus loin vers soi. Courir, c'est comme savourer de la musique.
Et c'est si bon de courir à deux. En symbiose. Même foulée, nos respirations s'accordent sur la même mélodie tout le long des kilomètres, on pourrait presque l'enregistrer tellement c'est beau. Pendant une heure on ne forme plus qu'un être à quatre pattes... D'ailleurs c'est si intime de courir avec quelqu'un. On partage notre effort, on a même l'illusion d'accorder nos battements de coeurs sur le même rythme. Sans rien dire.
Et c'est si bon de courir en solitaire. Décision brusque la plupart du temps. Bon, je vais courir, dans deux minutes ça y est, ja vais entendre mes pieds frapper l'asphalte, vaciller sur les chemins, je vais voir les gens s'enfermer dans leurs maisons, m'enfermer à l'extérieur où désormais je suis seule, et je vais allonger, allonger la boucle, je vais caresser les herbes des bas cotés en tendant mon bras, je vais planer au dessus de l'autoroute, les fugaces passages des voitures au dessous de moi, je vais sursauter à la vue d'un corbeau mort, je vais mouiller mes pieds et maculer mes jambes de boue dans les chemins détrempés. Et quand le blanc du ciel tirera sur le noir, je serai de retour dans le jardin. Et quelquefois, un évènement impromptu surviendra. Un miracle du ciel. les nuages déverseront sur moi de fines goutelettes d'eau foide. Et je jouirai de ce cadeau béni. Et je tendrai le cou, ma tête vers le ciel, pour haper les gouttes.
Ruisselante d'eau, seule dans mon jardin à 21h00, quand chacun est depuis bien longtemps rentré au domicile familial, je rirai, parce que c'est tout simplement magique.

Une note un peu plus sérieuse...
Ceci est un article paru dans Le Monde que je n'ai malheureusement pas lu dans sa version papier.
Mr Howard estime que les immigrants séropositifs ne pourront jamais être intégrés dans la société australienne, alors à quoi bon essayer ???

...

En ce moment même vous assistez à une cérémonie hautement solennelle :
Ici devant moi, "No_God" qui avait proné son athéisme devant l'assemblée réunie,
a enfin trouvé son Guide Suprême né des complexes réactions de coagulation et fermentation lactique.
Pour faire preuve de tout son dévouement, il a choisi un nouveau dénominatif.
Je vous prie, mes fidèles, de dorénavant le nommer
"goat_cheese"
afin d'honorer ce suprême Acte de Courage.